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Transmission entre groupes d'âge

Dernière mise à jour le 16 mars 2021

Afin d’atténuer l’impact de la pandémie de COVID-19, de nombreux pays ont mis en place des mesures de distanciation sociale importantes. Ces mesures ont montré leur efficacité pour réduire la pression sur le système de santé. Elles sont néanmoins associées à des coûts sociaux et économiques majeurs puisqu’elles nécessitent une contribution de tous. Comme les formes sévères de l’infection SARS-CoV-2 sont concentrées chez les personnes les plus âgées, il a été suggéré que l’isolement des plus fragiles permettrait de maintenir les hospitalisations à des niveaux limités tout en relâchant les mesures de distanciation sociale coûteuses qui affectent le reste de la société. Pour déterminer l’efficacité d’une telle approche, il est essentiel d’évaluer de façon rigoureuse les dynamiques de transmission du SARS-CoV-2 entre les groupes d’âge.

Pour cela, nous avons analysé la reprise épidémique qui a eu lieu en France au cours de l’été 2020. Nous avons développé un modèle qui reconstruit la propagation du virus entre les groupes d’âge en nous appuyant sur les données des cas positifs (N=368 906) et des hospitalisations (N=16 548) stratifiées par âge dans les 13 régions métropolitaines, entre le 15 juin et le 28 septembre 2020. Dans toutes les régions, l’épidémie reprend chez les jeunes adultes et se propage dans les différents groupes d’âge pour atteindre les individus âgés de plus de 80 ans après 4 semaines en moyenne. L’analyse de ces données indique que les personnes de 20-29 ans étaient à l’époque celles qui contribuaient le plus à la transmission, avec une contribution deux fois plus élevée que les personnes de plus de 80 ans. En prenant en compte ces caractéristiques dans notre modèle, nous montrons que la protection renforcée des personnes âgées permettrait de réduire la morbi-mortalité mais que l’effet serait insuffisant pour relâcher les mesures de contrôle dans les autres groupes d’âge. En outre, lorsque le nombre de reproduction effectif est proche de 1, réduire le nombre de contacts des personnes qui contribuent le plus à la transmission a un impact plus important sur la morbi-mortalité que de cibler les personnes fragiles qui ont déjà peu de contacts.

Pour en savoir plus :
  • Cécile Kiem, Paolo Bosetti, Juliette Paireau, Pascal Crepey, Henrik Salje, Noémie Lefrancq, Arnaud Fontanet, Daniel Benamouzig, Pierre-Yves Boëlle, Jean-Claude Desenclos, Lulla Opatowski, Simon Cauchemez. SARS-CoV-2 transmission across age groups in France and implications for control., HAL Pasteur (2021) https://hal-pasteur.archives-ouvertes.fr/pasteur-03170966